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Gaza : au moins cinq patients sont morts dans l’hôpital Nasser après l’assaut israélien, selon le Hamas

Le sort de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, suscite des inquiétudes croissantes, vendredi 16 février, après une opération de l’armée israélienne qui aurait coûté la vie à cinq patients, faute d’oxygène, selon le ministère de la santé du Hamas, qui dirige l’enclave palestinienne. Israël, de son côté, affirme y avoir trouvé des armes, des « terroristes » et des traces de la présence d’otages.
L’assaut des troupes israéliennes aurait entraîné des coupures d’électricité, provoquant l’arrêt de la distribution d’oxygène. Le ministère de la santé du Hamas a ajouté craindre pour la vie de sept autres patients, et tenir les forces israéliennes pour « responsables » des décès. Selon lui, cinq équipes médicales en charge de 120 patients se trouvent encore dans un bâtiment de l’hôpital sans électricité ni eau, nourriture et oxygène, et l’armée israélienne empêche l’évacuation des patients dans un état critique.
L’armée israélienne affirme, pour sa part, avoir réparé le générateur de l’hôpital, qu’elle dément avoir visé, et en avoir installé un deuxième de secours. Tous les systèmes vitaux de l’établissement ont continué à fonctionner malgré l’assaut, selon elle.
Mais selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’hôpital Nasser, l’un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, est désormais « à peine fonctionnel ». « Plus de dégradations à l’hôpital, c’est plus de vies perdues », a déclaré le porte-parole de l’OMS Tarik Jasarevic lors d’un point de presse vendredi à Genève, en exigeant l’accès urgent de l’organisation au complexe hospitalier. « Les patients, le personnel de santé et les civils qui cherchent refuge dans les hôpitaux méritent la sécurité et non un enterrement dans ces lieux faits pour y guérir », a-t-il ajouté.
Des médecins ont décrit ces derniers jours une situation intenable dans cet hôpital, situé dans une ville transformée en champ de ruines et cerné par les combats. Des milliers de déplacés ont trouvé refuge dans l’établissement.
Médecins sans Frontières a annoncé que ses employés avaient « dû fuir, laissant les malades derrière eux ». « La situation était chaotique, catastrophique », a déclaré à l’Agence France-Presse Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.
L’armée israélienne a justifié son opération par la recherche d’otages détenus par le Hamas. « Des renseignements crédibles » l’auraient conduite à penser qu’« il y aurait peut-être des corps d’otages » sur place. Vendredi soir, elle a dit sur son compte Telegram avoir découvert des obus de mortier, des grenades et d’autres armes appartenant au Hamas, et capturé « des dizaines » de suspects dans l’hôpital, dont « plus de 20 terroristes ayant participé au massacre du 7 octobre ».
L’armée israélienne a également assuré que ses troupes avaient trouvé dans l’hôpital Nasser des médicaments avec les noms d’otages écrits dessus. Selon Israël, 130 otages sont encore détenus dans la bande de Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées sur son territoire le 7 octobre.
L’armée israélienne se prépare à une offensive sur Rafah, où Benyamin Nétanyahou a promis de détruire le « dernier bastion » du Hamas, responsable de l’attaque du 7 octobre dans laquelle 1 160 personnes ont été tuées. Le premier ministre israélien a assuré que l’armée permettrait auparavant aux civils « de quitter les zones de combat », sans expliquer vers quelle destination. Vendredi, des témoins ont signalé des combats à Khan Younès, dans le nord-est de Rafah, ainsi que dans l’est de la ville de Gaza, dans le nord.
La communauté internationale multiplie les appels pour dissuader Israël de lancer une telle opération dans une ville où sont piégés près d’un million et demi de civils contre la frontière fermée avec l’Egypte. L’Union européenne s’est déclarée vendredi « très préoccupée », et a exhorté Israël à « ne pas entreprendre d’action militaire à Rafah qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique ».
Le président américain, Joe Biden, a pour sa part plaidé pour « un cessez-le-feu temporaire » dans la bande de Gaza. « J’espère qu’en attendant, les Israéliens ne procéderont pas à une invasion terrestre massive », a-t-il ajouté. Selon le Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, l’Egypte construit une zone sécurisée entourée d’un mur dans la péninsule du Sinaï afin d’y accueillir des Palestiniens de Gaza. Ce camp fait partie des « plans d’urgence » pour l’accueil de ces réfugiés en cas d’assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter « plus de 100 000 personnes », selon le quotidien américain.
L’offensive israélienne à Gaza a fait 28 775 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas.
Le Monde avec AFP
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